C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Hanoï, 23 mars 1993

L'Oncle Ho avec un enfant


Hanoï est une ville riche en découvertes. Par quoi commencer ? Honneur à Ho-Chi-Minh, l’Oncle Ho, celui qui fait encore déplacer les foules par camions entiers venant des campagnes les plus reculées du pays. Il faut les voir arriver, ces paysans, ces classes d’écoliers, debout à l’arrière des camions, brandissant fièrement le drapeau vietnamien rouge à étoile d’or qui claque au vent.

Comme nous, ils vont enfin voir le corps si soigneusement conservé du fondateur du Vietnam indépendant. Tous les ans, il repart quelques semaines à Moscou pour un lifting !
Les étrangers bénéficient d’un protocole particulier : nous devons nous faire enregistrer dans un bureau spécial pour obtenir l’autorisation de visiter, et laisser tous nos sacs.
Ensuite, nous sommes pris en main par un soldat qui nous accompagne sur un tapis rouge en plastique, il faut marcher à la queue leu leu.

À l’entrée du très soviétique mausolée, c’est un garde qui prend le relais et nous montre le chemin à suivre. Nous sommes dans la pénombre, et descendons vers la chambre froide où le corps d’Ho-Chi-Minh, allongé dans sa cage de verre, est éclairé d’une lumière blanche. Les groupes d’écoliers se bousculent en silence et ouvrent de grands yeux sur ce spectacle à la mise en scène cinématographique ; ils voudraient s’arrêter, mais c’est interdit et impossible car la foule se presse derrière aussi.

Nous n’en avons pas terminé avec Ho-Chi-Minh, car le flot des visiteurs se déverse ensuite dans les jardins du palais du gouverneur général, pour se diriger vers le petit chalet en bois où il habitait et travaillait : la maison sur pilotis est modeste, le mobilier est simple, et tout cela respire le vrai et l’essentiel.

Et ce n’est pas terminé ! Voici maintenant le musée Ho-Chi-Minh, immense structure moderne où sa vie est retracée à travers photos, objets, articles de journaux, événements historiques, correspondances : le 5 février 1924, il écrivait à l’un de ses amis : “Ayant eu le nez et les doigts gelés lors des funérailles du camarade Lénine, je ne puis venir travailler au Comintern…”


Les musées ne manquent pas à Hanoï, ainsi, celui de l’Histoire, quasiment désert, ex-musée de L’École française d’Extrême-Orient, où un homme bizarre vêtu d’un imperméable et d’un chapeau nous suit pas à pas, et nous glisse subrepticement à l’oreille : “Ces objets sont des faux, les vrais sont cachés… Avec les Français c’était bien, maintenant c’est fini…”



À voir également, le musée des Beaux-arts, beau bâtiment colonial, qui expose de nombreuses sculptures et peintures des années 40 à nos jours. La période communiste pure et dure vaut le détour.




[Les rues sont sonorisées]



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