C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Mandalay, 11 février 1993

Tiens ! Revoilà Sébastien ! Il est arrivé en bus de Pagan, et loge non loin de notre hôtel. Je vais vous parler un peu de lui : 22 ans, étudiant en architecture, interruption des études pour voyager. Lui, il est parti au moins pour un an ; ses parents lui font parvenir son argent de poche, en moyenne trois mille francs par mois, ce qui l’oblige à voyager au plus juste prix, à préférer le train à l’avion, ou le car au train, à partager une chambre avec d’autres routards, et à marchander tous les prix. Nous en avons d’ailleurs bénéficié chaque fois que nous étions ensemble !
Pas plus tard que ce matin, nous allons essayer d’acheter les billets de train pour Rangoon directement auprès du chef de gare et les lui payer en kyats. Chez les routards, tout le monde affirme que c’est impossible et que les billets doivent officiellement être achetés cher Myanmar Tourism en dollars ou FEC ! Opération réussie ! Grâce à Sébastien, nous payons les billets quinze fois moins cher !

Maintenant, le voilà qui marchande le taxi que nous allons prendre pour aller visiter Amarapura : “Belaoulé ?” demande-t-il au chauffeur. Après quinze minutes de difficiles négociations au milieu d’un attroupement de passants amusés, nous partons dans la camionnette Mazda brinquebalante.
Le conducteur nous dépose à l’entrée du pont d’U-Bein. Nous continuons à pied par le pont de teck, long de plus d’un kilomètre qui enjambe un lac presque entièrement asséché. Nous surplombons les cultures, les chemins de poussière où circulent les chars à bœufs, et les étangs d’élevage de canards. Les bicyclettes qui ont le droit d’emprunter le pont font vibrer et craquer ses vieilles planches, mais il tient encore bon malgré ses deux cents ans.
Lorsque nous revenons au taxi, une surprise nous y attend : le frère du chauffeur, étudiant en agronomie, qui passait justement par ici… bizarre, bizarre, il n’a vraiment pas la tête d’un étudiant en agronomie, avec ses 40 ans, mais qu’est-ce qu’il parle bien l’anglais… 












Il ne nous lâche plus d’une semelle ; dès que nous mettons pied à terre, il nous suit partout, même sur une colline de Sagaing où les fidèles sont nombreux à venir prier Bouddha. Il faut monter, monter, monter des centaines de marches malgré la chaleur, quelques fleurs à la main. De là-haut, la vue sur le fleuve et les autres collines est magnifique : de tous côtés, noyés dans la végétation et les fleurs, les pagodes blanches pointent vers le ciel leur hti doré.


Retour vers Mandalay pour rendre visite aux artisans : sculpteurs de bouddhas de marbre blanc, forgerons qui fabriquent les htis, fabricants de papier de riz, ateliers de feuilles d’or, doreurs de statues. Partout, les méthodes sont restées traditionnelles.


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