C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Pagan, 5 février 1993

Peinture représentant le temple d'Ananda


Ce matin, à cinq heures, branle-bas de combat dans la chambre des Picard !
Nous repartons vers l’aéroport et prenons un vol en direction de Pagan, pour y découvrir son immense site archéologique. À l’arrivée, nous sommes seulement trois visiteurs occidentaux - nous avons retrouvé Sébastien -, et embarquons à bord d’une tonga tirée par une mule. Hue Cocotte !

[De Rangoon à Pagan]


À l’heure qu’il est, nous sommes installés au Tanthe Hotel dans un joli bungalow donnant d’un côté sur le fleuve Irrawady, et de l’autre sur l’immense temple de Gawdawpalin ; nous sommes entourés d’arbres, de fleurs et de chants d’oiseaux. Malgré les consignes gouvernementales, cet hôtel semble accepter que nous payions en kyats !


L’après-midi, nous louons deux vélos à un couple qui vend aussi de l’artisanat sous les bougainvillées rose et blanc du temple Mahabodhi, et pédalons en direction du temple d’Ananda.


[Le temple Mahabodhi]





Quel calme dans cette immense plaine d’où surgissent à perte de vue les clochetons, des stupas et les dômes des pagodes !






À l’intérieur, Ananda est massif, solide ; les murs sont très épais et le labyrinthe des couloirs, qui suit le tracé d’une croix grecque, mène à quatre niches renfermant quatre bouddhas dorés qui nous regardent du haut de leurs dix mètres. C’est impressionnant, et un peu lugubre.
Pour terminer la journée, escalade du temple Thatbyinnyu pour mieux voir le coucher du soleil sur la plaine. De là-haut, j’entends le tintement des clochettes des vaches. Parmi quatre ou cinq touristes, nous retrouvons Sébastien, sourire aux lèvres, qui nous dit : “Le directeur de l’hôtel s’est aperçu de l’erreur, nous devons payer en FEC sinon il nous demande de partir aujourd’hui même.”


Peinture représentant Thatbyinnyu

Effectivement, dès qu’il nous voit rentrer, le directeur vient se confondre en excuses : le réceptionniste s’est trompé, nous devons payer quarante dollars par nuit au taux officiel ! Pour la forme, et accrochés à notre mauvaise foi, nous rouspétons en chœur, jusqu’à ce qu’on nous offre le petit déjeuner de demain matin !
Il va falloir déménager, cet hôtel est bien trop cher pour nous, et surtout pour Sébastien qui ne dispose que d’un petit budget mensuel.

Nous partons aussitôt à la recherche d’une autre chambre pour demain. C’est à l’Ayeyar que nous irons : le chef de réception, à moitié saoul, nous promet une réduction de 50 % pour une immense chambre qu’il nous fait visiter à la lumière d’une bougie pendant une coupure d’électricité. Le jour de notre départ, c’est à lui que nous devrons payer la chambre, en dollars bien sûr, avec toute la discrétion qui s’impose. Nous reconnaîtra-t-il quand il sera à jeun ?

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