C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Rangoon, 13 février 1993

Voyage en train de Mandalay à Rangoon : 630 kilomètres en 19 heures.

[Ambiance de gare]

On se trouve une chambre dans une guesthouse du centre-ville : c’est hyperclean, air conditionné - il fait très chaud.
L’ambiance est légèrement militaire : à la réception des affichettes accrochées aux murs nous disent : “Les clients sont priés d’être bien habillés en sortant de leur chambre” ou bien “Silence”. Même dans les toilettes communes : “Veuillez utiliser autant d’eau qu’il sera nécessaire.” Il s’agit, en effet, de toilettes asiatiques, donc à la turque, avec gamelle et robinet d’eau.

Offrandes

En arrière-plan, l'immense dôme de Shwedagaon

Contrairement à Mandalay, Rangoon n’est pas une ville calme. Dans le centre, autour de Sule Pagoda et sur les artères environnantes, la circulation est dense : voitures japonaises, petits taxis au moteur de scooter, vieux cars chinois, anciens bus de ville français portant encore leurs plaques minéralogiques d’origine. Quelques feux aux carrefours, où il est fréquent de voir des véhicules faire marche arrière pour ne pas gêner les piétons qui traversent. Ou bien, faut-il dire : les voitures qui ont légèrement dépassé le feu rouge se dépêchent de reculer pour ne pas avoir d’ennuis avec la police ?
Les trottoirs sont aussi animés que les chaussées car de nombreux marchands s’y installent : les vendeurs de vieux livres de médecine ou de comptabilité en anglais, de briquets, coupe-ongles, punaises à l’unité, porte-savon, de photos d’Aung San, fondateur de la Birmanie actuelle, ou de bonzes vénérés.
Beaucoup de restaurants aux petites tables basses et aux minuscules sièges qui nous donnent l’impression de jouer à la dînette.




Ici, c’est la pagode Shwedagon qui attire les foules. C’est un peu la promenade du dimanche où l’on vient en famille pour pique-niquer et pour prier. On ne prie pas seulement Bouddha, mais aussi les Nats qui sont au nombre de 37. Ils portent des noms évocateurs tels que M. Beau et Mme Dorée, le Seigneur des Cinq Éléphants, la Dame aux Jambes Arquées, et sont plutôt des méchants. C’est pourquoi les Birmans viennent leur faire des offrandes pour ne pas s’attirer leurs foudres.





Pour gagner beaucoup d’argent, réussir aux examens, guérir d’une maladie, il est aussi possible de venir prier, mais il est plus efficace de lancer une pièce de monnaie ou un billet dans le bol adéquat qui avance sur des rails derrière des grilles protectrices !
Mais revenons à Shwedagon dont le stupa central serait recouvert de 700 kilos d’or, 5400 diamants, 2300 rubis et saphirs, ainsi que d'une énorme émeraude. Des dizaines de petits bâtiments, stupas dorés et pavillons entourent le dôme central ; on ne sait pas très bien où regarder tant il y a à découvrir. C’est notre seconde visite, menée au pied levé par un vieux bonze ayant étudié en Angleterre. Parfois sollicité par des fidèles, il leur présente son éventail de méditation pour qu’ils puissent y glisser un billet d'offrande…





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