Quoi ? Déjà huit jours qu’on se prélasse au rythme des vagues et du soleil ? Huit jours que nous avons adopté le programme des 3 b, baignade, bronzette, balade. J’en vois qui pensent à un 4e b.
Vous avez raison, parlons aussi de la bouffe, bien que ce mot ne soit pas bien approprié à la délicieuse cuisine de l’hôtel : ah, les curries au lait de coco, le poulet aux noix de cajou, le lassi à la papaye, le tout servi avec beaucoup de désinvolture par un personnel jeune et nombreux.
Je me souviens de mes impressions de février dernier, lors de notre premier passage : nous nous dirigeons vers la réception en traversant le restaurant où cinq ou six personnes sont à moitié endormies sur les tables ou allongées sur les bancs. Je me dis : “Y a beaucoup de locaux qui viennent manger ici, le restau doit être bon.”
C’est pas ça du tout ! Ici, ce sont les employés qui dorment à table quand ils n’ont rien à faire ! Parfois, le caissier disparaît, mais tout le monde sait qu’il est devant le miroir, en train de craquer ses boutons acnéiques. Idem pour le cuisinier.
Je passe rapidement sur l’armée des petites serveuses qui ne parlent que le thaï, et qui se trompent systématiquement de table ; elles t’apportent un club sandwich alors que tu as commandé des beignets de crevettes, et quand tu demandes un second café, c’est le sel et le poivre qui atterrissent sur la table ! Et passons sous silence le serveur qui imite Michaël Jackson dans “Ma braguette a craqué” en plein dîner.
Depuis quelques jours, les Français arrivent en masse, en même temps que les autres touristes : on les voit de loin, ces corps blancs avides de soleil et de liberté, vite retranchés à l’ombre d’un cocotier, là où tombera peut-être dans cinq minutes la noix de coco.
La plage voisine, plus longue que la nôtre, ne manque pas d’intérêt. S’y est installé depuis quelques jours un groupe d’Italiens (Pléonasme ! Les Italiens sont toujours en groupe !) : les dames sont assises en rond sur le sable et passent des heures à s’épiler les jambes avec leurs petites pinces, mais ça ne les dérange pas de montrer les poils sous les aisselles lorsqu’elles se recoiffent ! Faut-il y voir un symbole sexuel ?
Et voici le retour des masseuses-coiffeuses-manucures sur la plage. De loin, on entend leurs voix nasillardes : “Massaaaage Mister, Massaaaage Missiiiiiiiiz ?”. Elles portent toutes un large pantalon, des chemises à manches longues et un grand chapeau de paille pour se protéger du soleil.
Dans leurs petits paniers, elles transportent flacons de dissolvant, de vernis à ongles, d’huile, et… des perles en plastique. Ah bon ? Pour quoi faire des perles en plastique ? Je vais vous le dire : pour que toutes les femmes, même les plus grosses et les plus vilaines puissent se prendre pour Bo Derek, et puissent courir sur la plage au crépuscule en sentant leurs petites nattes terminées de perles faire clic-clic dans le dos !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire