C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Bukittinggi, 16 mai 1993



Aujourd’hui, trekking guidé dans le canyon voisin. J’aurais mieux fait de réfléchir avant de m’embarquer dans cette histoire… Je sais pourtant que je ne suis pas une superwoman !




Dénivellation de plus de cent mètres pour atteindre le fond du canyon, la falaise tombe presque à pic, mais un chemin en lacets permet de descendre en sécurité. Ça va. Au fond du canyon, nous suivons le cours d’une petite rivière ; je commence à faire la gueule, mes chaussures ne sont pas faites pour marcher dans l’eau… Et maintenant le pompon ! Escalade du versant opposé par un sentier escarpé rendu boueux et glissant par les pluies de la veille, de l’avant-veille, de l’avant-avant-veille… Il n’existe pas de saison sèche à Sumatra. J’en ai assez de m’étaler dans la boue, je peste contre moi-même, je dégouline de transpiration, mes lunettes sont embuées, mon sac à dos me gêne. Ça fait dix minutes que j’ai envie de pleurer un bon coup. J’y vais, ça me fera du bien !
Mes dernières feuilles de PQ épongent mes larmes et ma sueur pendant que Picou me réconforte d’un bras protecteur. Ça me redonne un peu de courage pour les dernières glissades. Arrivée là-haut, je suis couverte de boue.



Une pause bienvenue dans le village de Pisang (banane), où quelqu’un nous offre des bananes, à l’ombre des bananiers où nous nous reposons.
Un peu plus loin, un village où l’on fabrique des balais avec la fibre qui entoure le tronc d’une variété de palmiers, puis un arrêt dans des rizières où les paysans égrènent le riz en le triturant avec les pieds. Là aussi, on nous offre des bananes, cuites dans leur peau !


C’est après le déjeuner que les premières gouttes de pluie nous surprennent en plein milieu des rizières. Vite le K-Way, et nous continuons à marcher en équilibre sur les petits remblais qui séparent les parcelles, et qui deviennent de plus en plus gadouilleux… J’enlève mes mocassins car ils restent pris dans la boue à chaque pas, et je poursuis pieds nus. Agréable sensation que celle de la boue tiède qui s’infiltre comme une anguille entre les orteils !
Après un bain de pieds, de chevilles et de chaussures dans un ruisseau d’irrigation, nous regagnons la route et arrêtons le premier bemo qui passe. Retour à l’hôtel.

[Appel à la prière]

Nos mocassins ont une drôle de tête ce soir ; tout gorgés d’eau, ils ont doublé de poids !

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...