C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Koh Chang, 1er janvier 1993

Nous venons de passer le cap d’une nouvelle année, et nous pouvons vous le dire : impossible d’échapper à la traditionnelle “party”, quel que soit l’endroit où l’on se trouve !


Le 30 décembre, nous quittons Bangkok en direction de Koh Chang, une île tout près de la frontière cambodgienne.
Nous débarquons en radeau (!) sur White Sand Beach, parce que le nom est joli, et que le sable est vraiment blanc. Nous sommes imités, ou plutôt précédés par une trentaine de routards qui se précipitent comme des dératés sur le premier ensemble de bungalows. Complet. Pas grave, nous mettons les sacs à dos, et continuons le long de la plage bordée de petits hôtels tous semblables, tenus par des familles thaïes : petites huttes recouvertes de chaume, et grande hutte réception-restaurant.
Tout est de plus en plus complet, et nous de plus en plus fatigués à force de marcher dans le sable avec nos bagages.
Nous finissons pas louer deux motos-taxis : pas facile de monter pour la première fois de sa vie sur une moto, avec un sac à dos sur les épaules et un autre dans les bras. On ne sait pas trop où se tenir, j'opte pour l’épaule du chauffeur, plutôt que pour la bedaine…

Encore un hôtel complet, et nous arrivons au “luxe” du coin - les bungalows sont en dur -, tenu par un Allemand. Très affairé, tout ruisselant de sueur, les cheveux collés sur son front bronzé, il nous laisse un léger espoir avec ce bel accent teuton qui a séduit nos grands-parents et nos parents : “Aille ville traille, relax und tek a trink !” Nous payons les motos, et attendons le verdict de notre sauveur.

Vite fait, bien fait, il déloge un employé de sa chambre, et nous offre d’habiter dans le bâtiment du personnel : cinq chambres, dont trois sont déjà louées à des touristes en perdition. Le petit personnel n’a qu’à se débrouiller !
Nous sommes contents d’avoir trouvé un toit, même s’il s’agit de la réserve de l’hôtel : draps, serviettes, oreillers, savon, papier hygiénique, bombes anti-insectes. D’habitude, nous courons après…
Par terre, une estrade en guise de sommier, et un matelas pour une personne ; des oreillers remplaceront le second matelas. Pour la douche et les toilettes, c’est au bout du petit bâtiment, mais c’est très propre et tout à fait digne d’entrer dans une compétition “gain de place” !

Le premier soir, nous nous endormons très tard : le personnel, allongé sur des chaises longues devant notre porte, vide consciencieusement ses bouteilles de mekong.

Le lendemain matin, Hans - ou Wolfgang -, nous propose une chambre qui va se libérer à midi ; c’est la plus grande de l’hôtel, elle coûte 900 bahts par nuit. Au diable l’avarice, nous lui donnons notre accord pour cette nuit. Et pour les nuits suivantes, nous nous dégotons une hutte sur la plage, pour neuf fois moins cher ! Cent bahts, c’est le prix moyen d’un bungalow sur cette île en haute saison.

Enfin, ce matin, nous emménageons dans notre nouveau chez-nous, les pieds dans le sable, la mer à dix mètres, la décharge à quinze mètres, et les toilettes et les douches à trente mètres. Nous sommes les premiers clients enregistrés au White Sand Beach Resort pour l’année 93 !

Samsufi, notre petit bungalow

P.S. Le petit de M. et Mme 993 est né le 1er Janvier. Devinez son prénom !

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...