BIRMANIE
Ses frontières s’ouvrent et se referment d’un jour sur l’autre. Tous s’accordent à dire que ce pays est habité par un peuple débordant de tendresse et de joie de vivre. J’appréhende les conditions de voyage, et la bataille pour les places de train et d’avion. Heureusement, le visa qui est maintenant accordé pour 14 jours devrait nous éviter la course contre la montre.
Nous sommes en Birmanie - officiellement appelée Myanmar - depuis hier. Vol sans histoire entre Bangkok et Rangoon, formalités bureaucratiques à l’arrivée : carte de débarquement, déclaration de douane, déclaration de devises, change obligatoire de deux cents dollars par personne : contre nos beaux billets verts, nous recevons une monnaie de singe née hier, le FEC.
Nous devrons régler avion, train et hôtels avec cet argent-là, et chaque fournisseur apposera son tampon sur la déclaration de devises que nous devons toujours avoir sur nous - une par personnne. Les autres dépenses pourront être réglées en kyats, la monnaie locale.
Le change au noir est si courant et si avantageux qu’aucun touriste n’achète des kyats dans une banque. Imaginez un peu : le taux officiel est de six kyats pour un dollar ; au marché noir, on peut en recevoir de quinze à vingt fois plus !
Comment changer au noir ? Même pas besoin de lever le petit doigt ! Nous sommes repérés dès l’arrivée à l'aéroport ; un homme parlant anglais, et brandissant une carte de guide officiel, se trouve déjà dans le taxi-camionnette que nous prenons pour nous rendre en ville. Nous sommes en compagnie de Sébastien, un étudiant français arrivé sur le même vol que nous.
Tout au long du chemin, marchandage sur le taux de change, et le prix des cigarettes et du whisky que nous avons apportés. De temps en temps, le véhicule s’arrête au bord de la route, le chauffeur soulève le capot pour faire croire à une panne : cela permet au changeur d’avoir plus de temps pour la discussion. Finalement, nous ne changeons pas immédiatement, mieux vaut comparer.
Arrivés à Rangoon, les touristes individuels doivent suivre un chemin déterminé : d’abord se rendre chez Myanmar Tourism pour réserver train ou avion vers leur prochaine destination. Impossible, à l’heure actuelle, d’échapper au monopole de Myanmar Tourism dont la désorganisation n’a pour égale que le sourire de ses jolies employées.
Maintenant que les places sont réservées sur l’avion du lendemain pour Pagan, que tout a été réglé en FEC, ils sont où les billets ? Il faut revenir les chercher en fin d’après-midi. Et pour la chambre d’hôtel aujourd’hui, on fait comment ? Ah ? Vous réservez gratuitement dans les hôtels agréés par vous ? L’hôtesse nous confirme une chambre à l’hôtel Dagon.
Maintenant, direction Myanmar Airways, le seul bureau de la compagnie en Birmanie, pour reconfirmer le vol retour sur Bangkok. Les lieux datent sans doute de la colonisation anglaise si l’on en croit la vétusté des meubles et du matériel. Les listes de passagers sont écrites à la main, comme chez Myanmar Tourism.
Il ne reste plus qu’à se débarrasser des cartouches de cigarettes et du whisky. Sébastien nous accompagne dans nos tractations jusqu’à Scott Market. La vente se fait laborieusement, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. C’est simple, on n’a plus aucun intérêt à revendre des cigarettes et du whisky !
[Ambiance au Scott Market]
Nous pouvons enfin rejoindre à pied l’hôtel qui nous a été réservé, pour nous entendre dire que la chambre n’est pas libre car les clients qui l'occupent ne sont pas partis comme prévu !
Nous finissons dans un hôtel situé au cœur même de la gare de Rangoon. Mais pas d’insomnie cette nuit-là, contrairement à ce que vous pourriez croire. Le trafic ferroviaire est réduit au strict minimum.
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