C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Phnom Penh, 7 avril 1993

CAMBODGE
Ce pays nous tient à cœur parce que nous y parrainons une petite fille. Nous allons essayer de lui rendre visite. La situation politique et militaire est précaire : l’ONU y prépare des élections libres pour le mois de mai, les Khmers Rouges font régner un climat d’insécurité amplifié par la presse .

Sur la quarantaine de passagers du vol Bangkok-Phnom Penh, nous sommes les deux seuls touristes, les autres sont des Cambodgiens, des Thaïlandais ainsi qu’une délégation nigériane en complet-veston envoyée par l’ONU.
Alors autant le dire tout de suite, l’ONU est partout présente au Cambodge, formant ce que l’on appelle l’UNTAC en anglais - United Nations Transitory Authority in Cambodia - ou l’APRONUC en français.
Ça commence dès l’aéroport avec les hélicos, les avions de transport de troupes et de matériel lourd portant tous un grand sigle UN. Ensuite, on remarque un grand nombre d’hommes à béret bleu, un talkie-walkie à la main.
Quand tu t’approches un peu, tu peux lire leur nom sur un badge épinglé sur la poitrine, et connaître leur pays dont le drapeau est brodé sur la manche gauche.

En attendant nos bagages, le premier UNTAC que l’on voit, paf ! c’est un Français. Il porte le doux nom de Béchard, son badge dit qu’il est le chef du Movcon (?). “Alors chef, elle est comment la situation ici ?”
Résumé de la réponse : pas de problème dans la capitale, mais mieux vaut être rentré avant 22 heures. À Siem Reap, les forces de police ont été renforcées à la suite des derniers raids des Khmers Rouges, les visiteurs sont donc bien gardés. Et puis, ils ne tirent pas sur n’importe qui les Khmers Rouges, jamais sur les touristes en tout cas !

Ses paroles me soulagent. Je m’aperçois que depuis quelques jours j’étais un peu tendue à l’idée de venir ici.



Après nous être installés dans THE hôtel des routards, le Capitol, nous partons vers le bureau de l’association “Les Enfants d’Angkor” situé à l’Hôtel Renakse, près du palais Royal : nous aimerions en effet rencontrer la petite Sok Hen Sin que nous parrainons depuis quelques années. Après une entrevue avec la représentante locale de l’association, la visite est fixée au 16. Voilà une bonne chose de faite, nous allons pouvoir visiter Angkor entre-temps.
En rentrant, nous voyons passer Boutros Boutros Gahli et son escorte. Il est en effet également arrivé ce matin à Phnom Penh, ce qui occasionne un déploiement de forces armées tout autour du palais Royal.



Aujourd’hui s’est ouverte la campagne électorale, et l’on voit fleurir les affiches de vingt partis. Chacun est représenté par un logo, par exemple, une poignée de mains, un éléphant ou une balance, pour que tous puissent voter, même sans savoir lire. À suivre…



Sachez que Chirac fait aussi sa campagne électorale ici ! Oui, la Mairie de Paris a offert à la Mairie de Phnom Penh des bennes à ordures vertes et blanches. Ils devraient les sortir plus souvent pour débarrasser les carrefours des monceaux d’ordures qui puent et attirent les rats pendant la nuit.


P.S. M. et Mme Lepetit-Dernier sont heureux de vous annoncer la naissance d'Agathe !

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