C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Pulau Kechil, 30 avril 1993

Voici quatre jours que nous lézardons sous les cocotiers !
En arrivant, nous commençons par Coral Bay. Le nom est plus joli que l’endroit, car la plage est petite et souvent infestée de puces d’eau disent les uns, de filaments de méduses disent les autres. Résultat : ça picote partout quand on entre dans l’eau.

Autour de la grande table commune du dîner, nous faisons la connaissance de routards peu ordinaires, Lucien, 65 ans, et ses deux fils, Achille 12 ans, et Jonas 10 ans. Depuis six ans, ils voyagent sept mois par an. Chaque année fait l’objet d’un thème particulier ; le désert, la mer, la jungle… Les enfants ne sont jamais allés à l’école, Lucien leur a appris à lire, compter et écrire, l’expérience fait le reste. L’année prochaine aura pour thème les volcans d’Amérique du Sud. “Après l’anglais, ça leur apprendra l’espagnol !”, dit Lucien.


Le lendemain, nous quittons Coral Bay pour Long Beach, de l’autre côté de l’île en suivant un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Un inextricable fouillis d’arbres et de lianes enlacés nous protège du soleil ; des bruits bizarres amplifiés par la voûte du feuillage nous font dresser l’oreille : feuilles mortes, écureuils, varans, oiseaux invisibles.


Nous nous sentons vraiment bien sur Long Beach, face au soleil levant. La plage est, bien sûr, bordée de palmiers qui donnent de l’ombre dès la fin de la matinée, l’eau est chaude et presque aussi limpide qu’aux Maldives.
L’hôtel s’appelle le Mata Hari. Pourquoi ce nom ? C’est du malais, et cela signifie mot-à-mot, l’œil du jour. Le Soleil ! Rien à voir avec l’espionnage.
Ce Mata Hari compte dix bungalows sur pilotis, très simples et impeccablement entretenus par un grand Hollandais tout maigre.
Pas d’électricité, sauf le soir au restaurant. Dommage que le générateur soit un peu bruyant, il masque le cri des geckos.
Les toilettes ? Collectives. Les douches ? Y’en a pas ! Elles sont remplacées par un puits et un mandi d’où l’on tire l’eau à l’aide d’un seau attaché à une corde. Quelle sensation de fraîcheur quand on s’arrose ! Les deux “salles de bain” sont entourées d’une cloison qui laisse assez d’espace pour toute une famille, et qui permet de se laver le kiki ou la zigounette à l’abri des regards, mais à ciel ouvert.




[Chant des oiseaux]


Non, je ne vous dirai pas comment nous passons nos journées : petit-déjeuner, plage, douche, déjeuner, sieste, lecture, écriture, plage, douche, écriture, dîner, musique, dodo.

Du côté lecture, j’ai lu quelques bons bouquins récemment : Le Bruit et la Fureur de Faulkner (très spécial), l’Or de Cendrars, beau petit roman d’aventures et j’ai encore en stock deux thrillers en anglais, un Mary Higgins Clark et un Robin Cook ; François vient de terminer la Chartreuse de Parme qu’il a beaucoup aimé (e).
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