C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Siem Reap, 10 avril 1993

Drapeau cambodgien avec Angkor Wat comme emblème


Vol de 50 minutes dans un Tupolev archiplein. Toujours beaucoup de locaux et une quinzaine de touristes.
Comme d’habitude, un chauffeur de taxi nous drague pendant que nous attendons les bagages, puis nous conduit vers sa guesthouse préférée, la Laundry Guesthouse ; trois chambres, dont l’une est déjà occupée par un UNTAC. Ça rassure tout de suite !
Presque en face de la guesthouse se dressent les baraquements de la Légion étrangère où flotte le drapeau français, et tout à côté, un restaurant-bar-dancing fort animé dans la nuit.

[Chanson à la radio]


Plusieurs restaurants de Siem Reap ont préféré jouer la carte de l’ONU : les prix ont brusquement augmenté pour permettre aux Onusiens de dépenser plus vite leurs dollars ! Pas étonnant, quand on sait qu’il y a au Cambodge 20 000 UNTAC avec 10 000 voitures neuves, et que les indemnités de repas journalières représentent à elles seules un mois de salaire moyen d’un Cambodgien !
Heureusement, il reste encore deux restaurants pour routards. Le Samatheap par exemple ; dès qu’un client s’assoit à une table, une nuée de jeunes filles se précipite sur lui. Laquelle va-t-il choisir ? La brune, la blonde ? Tiger, Miller, Angkor, Carlsberg ? Chaque demoiselle est payée pour vendre une marque de bière dont elle porte le T-shirt. Elles s’occupent particulièrement bien des messieurs seuls, viennent leur faire la causette pour éviter qu’ils ne s’ennuient... Que de sous-entendus dans ces points de suspension !

Premier repérage d’Angkor : les informations qui circulent dans le milieu des routards parlent de prix d’entrée exorbitants, allons donc vérifier.
Avant même que nous en ayons émis le souhait, une mobylette apparaît dans la courette de la guesthouse : c’est le seul moyen de se rendre à Angkor, et de circuler d’un temple à l’autre. Une route toute droite mène de Siem Reap à Angkor ; peu avant le site, une barrière, souvent levée, marque le poste de contrôle où l’on doit acheter les billets.
Avec notre corpulence d’Occidentaux - surtout François, parce que moi...-, nous sommes repérés de loin, et la barrière s’abaisse devant nous.
Le tarif est d’environ quinze dollars par jour et par personne, il faut payer d’avance pour toutes les journées prévues sur le site.  J’ai envie de marchander le prix tellement c’est cher. Rendez-vous compte : notre chambre coûte huit dollars la nuit, un repas complet moins de deux dollars par personne.
- Il est 16 heures, laissez-nous entrer sans payer aujourd’hui, nous revenons demain… La barrière se lève, hésite, François démarre immédiatement. Merci !


Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons devant Angkor Wat, un peu déçus par la couleur de la pierre, et par les proportions du temple. 

Angkor Wat


Un peu plus loin, nous stoppons devant le Bayon qui nous apparaît comme un tas de ruines informes. On verra mieux demain.


Vendeuse de vin de palme

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