C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Phnom Penh, 8 avril 1993

Quelques formalités ce matin chez Kampuchea Airlines : achat de billets pour Siem Reap, reconfirmation du vol sur Bangkok.


Broyeuses de glace manuelle


Une promenade au marché Tuol Tom Pong. On y entend toutes les langues du malais à l’anglais en passant par l’arabe et l’espagnol : les soldats et les civils de l’UNTAC viennent y faire des achats ; beaucoup de succès pour les fausses antiquités à bon marché et les T-shirts représentant tous les drapeaux des pays de l’ONU. Et la casquette UNTAC, pas mal, non ?


Sur les stands des libraires, de vieux livres en français sur le Cambodge et l’Indochine, et le compte-rendu du procès de Pol Pot, le despote sanguinaire qui musela le Cambodge de 1975 à 1978. Il fit régner la terreur sur tout le pays qu’il voulait transformer en une immense coopérative agricole : tous les habitants des villes ont dû rejoindre les paysans pour construire un nouveau pays. Un million d’habitants sont morts torturés ou exécutés parce qu’ils avaient osé dire non, ou parce qu’ils étaient considérés comme des intellectuels lorsqu’ils portaient des lunettes, parlaient une langue étrangère, etc. Beaucoup sont morts de malnutrition et d’épuisement. C’était il y a vingt ans à peine. Pas une famille n’est sortie indemne de cette tragédie.


Autre tragédie : les mutilés. Ils ont sauté sur des mines, ces affreuses petites mines, enterrées ou laissées au hasard par les Khmers Rouges ou les Vietnamiens.
Quand elles ne tuent pas, elles marquent à vie ; il en reste des centaines de milliers et peut-être des millions qui font de nouvelles victimes chaque jour.



Au moins trois coupures de courant déjà ce soir. Incidents très habituels, palliés par d’énormes générateurs qui encombrent les trottoirs.

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