C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Bangkok, 23 décembre 1992



Journée bien remplie, notre vie quotidienne à Bangkok commence à s’organiser : la poste pour l’envoi du courrier, la banque pour l’achat de bahts. Impossible d’utiliser les cartes de crédit dans les distributeurs pourtant nombreux car nous avons oublié le mot de passe qui permet d’accéder au code confidentiel dans l’agenda électronique de François !

Maintenant que nous sommes riches de quelques centaines de bahts, allons faire des courses au Central Department Store que nous avons repéré hier. Consultation du plan des bus : c’est le n°8 qu’il nous faut. Le voilà déjà ! Après l’avoir attrapé au vol - les bus ne s’arrêtent pas, ils ralentissent - nous expliquons à la poinçonneuse où nous allons. Elle consulte quelques voyageurs, et nous fait comprendre qu’elle nous avertira le moment venu. Le bus roule, roule, roule, et François devient de plus en plus perplexe, penché sur le plan de Bangkok. Non seulement nous ne reconnaissons rien, mais des bretelles d’autoroute commencent à apparaître dans le paysage urbain. C’est là que l’on nous fait descendre, devant le Central Department Store. En fait, il existe quatre succursales du même magasin à Bangkok, et deux lignes de bus portant le n°8, l’une climatisée, l’autre pas, avec des itinéraires différents ! Nous ne sommes qu’à dix kilomètres de “notre” magasin ! On apprend tous les jours.



Voilà, rien d’extraordinaire, une journée toute simple. Nous nous apercevons que notre temps d’adaptation est très court, et que Bangkok n’est pas si désagréable lorsqu’on a des activités extra-touristiques. Bien que la ville soit extrêmement bruyante et polluée, nous nous y sentons bien. Il suffit de bien appliquer une règle importante : ne pas entreprendre de grands trajets en ville après 15 ou 16 heures, car les encombrements bloquent tous les axes principaux.
En ce moment Bangkok a un petit air de fête pour la fin de l’année : le bouddhisme s’efface devant les impératifs du capitalisme. Partout des Merry Christmas et des Happy New Year, c’est comme à la maison !
Comme le Méridien ou l’Oriental, la Prasuri Guesthouse - c’est la nôtre - va fêter Noël : soirée gratuite, j’ai bien dit gratuite, avec buffet, musique disco et jeux divers. Nous qui fuyons les réjouissances orchestrées de fin d’année…On l’aime bien notre guesthouse : au rez-de-chaussée, c’est la réception-salon-restaurant-cuisine-buanderie-toilettes. Le jeune patron est obsédé par l’alignement des tables et des chaises du restaurant. C’est lui qui met personnellement en éventail les minuscules serviettes en papier enfoncées dans un petit présentoir sur chaque table, et qui ne manquent pas de venir toutes ensemble alors qu’on n’en veut qu’une !
Il est secondé par sa sœur cadette et un personnel entièrement féminin composé de jeunes filles de 15 à 20 ans. Les plus jeunes, qui parlent à peine quelques mots d’anglais s’occupent nonchalamment de nous avec le sourire. Entre deux commandes, elles se vautrent dans les canapés de skaï en rigolant ou en feuilletant des bandes dessinées.




Si tu as soif, tu vas te servir tout seul dans le frigo, eau minérale, bière ou Coca. Mais aussi de petits flacons de verre marron portant une étiquette écrite en nouilles. C’est quoi ? Du fortifiant à base de plantes ?

Pour le linge que tu donnes à laver et repasser, mieux vaut aller le chercher toi-même dans l’armoire de la cuisine car les slips de la 15 sont mélangés avec les petites culottes de la 23, et les T-shirts de la 3 avec les shorts de la 12 !

Dans tout le rez-de-chaussée, la vedette actuelle c’est Lang, le chiot du patron qui pique toutes les chaussures qui traînent, pour les déposer au pied du faux sapin de Noël recouvert de boules de coton, de billets de banques et de boîtes de dentifrice.

Notre chambre, la 405, située près de l’un des autels des ancêtres, est claire et spacieuse, exactement ce qu’il faut pour nous reposer, écrire et lire. Et dans notre petite salle de bains, une douche avec eau froide (tiède) et toilettes thaïlandaises. Vous connaissez ce modèle ? C’est à la turque, avec un petit jet au bout d’un tuyau pour nettoyer… heu, nettoyer ce à quoi vous pensez !



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