C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Tongsa, 4 décembre 1992

Enfin quelques monastères à se mettre sous la dent à Kurgey, puis à Janpey où nous pouvons même pénétrer dans le sanctuaire. Un conseil, révisez avant d’entrer : le panthéon du bouddhisme tantrique est incroyablement complexe car il comprend des dizaines de divinités, génies, démons et bodhisattva. Le personnage le plus souvent représenté est Guru Rimpoche, le maître indien qui introduisit le bouddhisme tantrique au Bhoutan.


Escalier menant chez le gardien

Le gardien du temple nous montre les offrandes qu’il dépose sur une table devant la statue de la divinité du sanctuaire - encens, riz, fruits, beurre fondu - puis les objets rituels tels le dorj (ou foudre-diamant), les clochettes, le tambour et le chapelet.
- Voulez-vous venir boire un thé chez moi ? demande alors le gardien.
- Avec plaisir (même si nous ne sommes pas des fans du thé salé tibétain…), répondons-nous en chœur.
Nous voilà assis dans une pièce où sont entassés matelas et couvertures. Quelques minutes plus tard, une petite vieille intimidée nous apporte une assiette de riz grillé et le fameux thé, un liquide marron clair où flottent des ronds de graisse.  Je bois en apnée tout en remerciant notre hôte.

La religion tient une place particulièrement importante dans la vie des Bhoutanais : le bouddhisme tantrique - ou lamaïste - est religion d’État, le chef spirituel est donc le dalaï-lama.
Les drapeaux de prières, que l’on peut voir partout claquer au vent, sont les premiers signes évidents de la foi des Bhoutanais. À quoi servent-ils donc ?


Drapeaux de prières

Prenons un exemple au hasard : tu aimerais dégoter un petit appartement pas trop cher à Saint-Mandé. Que fais-tu ? Tu achètes un drapeau de prières haut de sept mètres et large de cinquante centimètres (tu trouveras bien ça auprès d’une communauté bouddhiste). Ensuite, tu te rends dans les bois, tu abats un arbre au tronc fin et élancé de sept à dix mètres de hauteur, tu attaches le drapeau au tronc. Tu vas le ficher en terre dans un lieu élevé où le vent souffle fort, disons le mont Valérien, tout en demandant que ton vœu soit exaucé. Le vent emporte ta prière vers les dieux qui ne manqueront pas de te donner satisfaction. Attention, ne pas retirer le poteau tant que la promesse de vente de l’appartement n’est pas signée ! Marche aussi pour le Loto !
Après les drapeaux de prières, on remarque les chorten, ou stupas, petits édifices souvent blancs, qui, à l’origine étaient destinés à recevoir des reliques du Bouddha. À notre époque chacun peut faire élever un chorten, à la mémoire d’un grand religieux, pour vaincre les nombreux démons, ou s’attirer des grâces pour sa prochaine vie. Comme toutes les constructions sacrées bouddhiques, les chorten doivent obligatoirement être contournés par la gauche.


Promenade dans la rue principale de Jakar où les piments sèchent sur le trottoir devant l’emporium. 





Quelques achats dans les boutiques : du fromage qui ressemble à de la tome - des Suisses sont installés dans la région - de l’alcool de pomme, du beau papier à lettre artisanal. Tissus et bijoux sont hors de prix.


Papier à lettre représentant le Kyichu Lhakhang à Paro 

Nous sommes à nouveau invités à boire le thé par un groupe de femmes qui décortiquent des noix d’arec assises dans l’herbe. Elles préparent le masticatoire préféré des Asiatiques, appelé bétel. En fait, il s’agit de fines tranches de noix d’arec et de chaux enveloppées dans une feuille de bétel - le bétel est un poivrier. Pour faciliter la digestion, on mâche inlassablement cette chique qui teinte la salive, les lèvres et les dents en rouge, et l’on crache abondamment par terre.


Ce soir, nous retrouvons Bonnie Louise et cinq autres touristes réunis autour du poêle du restaurant de la guest-house Sherabling à Tongsa.
Après le dîner, nous optons pour une soirée courrier-alcool de pomme-Toblerone sous l’ampoule quinze watts du restaurant.




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