C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Leh, 10 août 1993

Pierres de mani à Choglamsar

But de la journée : essayer de trouver la petite Tenzin Pakhdol que nous parrainons. Elle vit dans un camp de réfugiés tibétains à Choglamsar, à huit kilomètres de Leh.
Nous prenons le bus local, hyperbondé, descendons à Choglamsar, et demandons plusieurs fois notre chemin. Nous finissons par atterrir dans un camp qui ressemble à un village comme les autres, avec ses maisons blanches dans le style local.

Aussitôt, plusieurs vieillards s’approchent de nous, tout en faisant tourner leurs moulins à prières ; nous leur citons les noms de la petite, de son père et de sa mère, et comme l’un des vieillards semble savoir où ils sont, nous le suivons. Erreur ! Une femme ici porte le même nom que la petite, elle se demande bien ce que nous lui voulons. Excusez-nous, on s’est trompés !
On relit le dossier de Tenzin dans tous les sens : mince ! elle habite le camp n° 8 à Agling, pas à Choglamsar qui est l’adresse de l’association !

Profitons-en pour aller les saluer : trois ou quatre secrétaires en habit tibétain tapent sur de vieilles machines mécaniques. C’est d’ici que part le courrier que nous recevons, mais impossible de trouver “notre” secrétaire, Dolma Yangzin : elle est partie à Dharamsala. On nous offre le thé de bienvenue en attendant l’arrivée du directeur qui nous reçoit. Quelques minutes nous suffisent pour apprécier l’organisation dont fait preuve le bureau de Choglamsar. On nous montre comment les fonds sont gérés par enfant, malgré les complications que cela représente. C’est plutôt rassurant pour l’avenir de la petite Tenzin.

Restaurant dans le camp d'Agling

Retour à Leh en bus hyperbondé.
En début d’après-midi, nous négocions une jeep-taxi pour Agling. Le chauffeur connaît ce village, et nous prenons en stop un Tibétain qui se rend aussi là-bas et qui connaît le papa de Tenzin !
Dix minutes plus tard, nous voilà installés dans la pièce de réception, le thé chauffe dans la cuisine et quelqu’un est parti chercher Tenzin à l’école. Ici aussi, le camp est composé de maisons en dur. Chez Tenzin, elle se compose d’une moitié réservée à la cuisine et où l’on dort également car il y fait chaud, et d’une partie qui ressemblerait à un salon.
Dans la cour, une tente est dressée pendant l’été, et sert également de chambre à coucher. Ils sont quand même huit en tout.

Le salon est décoré des photos de famille, et le portrait du dalaï lama, entouré d’une écharpe blanche veille sur tout ce petit monde. Et puis, la carte représentant le drapeau tibétain, que François avait envoyée de Katmandou, est aussi punaisée au mur. Pas de doute, nous sommes dans la bonne famille !

Tenzin

Tenzin arrive timidement avec son petit frère et l’une de ses sœurs aînées : teint cuivré et cheveu court en épi sur le haut du crâne. Voici maintenant une cousine qui parle bien l’anglais, qui va nous aider pour les traductions.
Nous convenons de revenir vendredi matin, après avoir fait quelques achats pour Tenzin et sa famille.

Indus Guesthouse

Tiens, si je vous parlais de notre guesthouse maintenant ? Après la première nuit, nous avons déménagé pour l’Indus Guesthouse.

Chambre 19 de l'Indus Guesthouse

Pour nous trouver, quand vous venez de Main Street Bazar, passez le Tourist Bungalow en construction - ne vous arrêtez pas devant les échoppes des Cachemiris, ils vous mettraient en retard - continuez toujours tout droit, et quand vous entendez le flot impétueux d’une rivière, tournez à droite ; arrêtez-vous pour plonger la main dans l’eau, elle est fraîche, non ? Longez la rivière en remontant son cours, voyez les jeunes filles qui lavent le linge sur les rochers, continuez sous les saules, stop. C’est là, à gauche, poussez la porte battante, et traversez le petit jardin fleuri où le patron se chauffe au soleil, montez au premier étage, tapez à la porte 19, entrez et profitez du paysage sur les pommiers du jardin et la forteresse, puis les montagnes au loin. Ça vous plaît ?
Si vous désirez un petit déjeuner nature, la patronne ladakhie vous fera cuire du pain bis dans son four le matin, et vous étalerez dessus la confiture d’abricot faite maison.

Jardin de la Guesthouse

Ne vous étonnez pas de voir les portraits du Christ et de la Vierge Marie, dans cette guest-house, vous êtes chez des chrétiens, et leur vœu le plus cher serait qu’on leur apporte de l’eau du Jourdain, et de la terre de Jérusalem !


La patronne de l'hôtel


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