C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Leh, 9 août 1993

Forteresse au-dessus de Leh

Première journée d’acclimatation à Leh : nous ressentons les effets de l’altitude. À 3 500 mètres nous sommes vite essoufflés dans les montées. Quelques maux de tête et des vaisseaux éclatés dans l’œil gauche de François.
L’air est extrêmement sec, les trous de nez aussi ! La poussière en suspension nous fait éternuer. La température avoisine trente degrés dans la journée, et quinze la nuit. Une petite laine s’impose pour aller dîner.

Leh vue de la forteresse

Leh est une ville pas si tranquille que ça ! Isolée du reste du monde de novembre à mai, elle s’anime pendant les mois d’été quand les routes ne sont plus coupées par la neige. Les Cachemiris en profitent pour envahir un peu plus chaque année les rues commerçantes de la ville et vendre ce qui ne se vend plus au Cachemire, faute d’acheteurs. “Free Ladakh from Kashmir”, disent les autocollants sur les vitrines des boutiques tenues par les Ladakhis.
C’est en juillet et août que les touristes sont les plus nombreux. Les routards sont majoritaires, nous sommes bien loin de la Thaïlande. Pas mal de trekkeurs en quête de nouvelles aventures.


Ceux qui recherchent des compagnons de route, qui veulent acheter ou vendre du matériel utilisent les nombreux tableaux de messages à l’entrée des restaurants, des guest-houses ou des agences de voyages : tentes, sacs de couchage et ustensiles de cuisine changent de mains tous les jours ; les cocottes-minute sont très demandées, car la cuisson des aliments nécessite beaucoup de temps en altitude : à 3 500 mètres, l’eau bout à 75° degrés seulement dans une casserole, et tous les microbes ne sont donc pas éliminés.


Les offres d’achat et de vente sont en italien, allemand, hébreu, français et évidemment anglais. Quelques exemples : “I am selling massive trekking chooses, but very light weight “Signé : Yves, Padma Guesthouse. Ou bien : “Nous voulons partager un taxi pour Srinagar le 20 août, car nous ne pouvons obtenir de place d’avion”. Ou encore : “Pour Isabelle. J’ai vu Pierre qui m’a dit que tu étais à la Bimla Guesthouse, mais je ne t’ai pas trouvée. Je suis au Dhelex, chambre 3, je pars après-demain. “




Et des Ladakhis, y en a aussi ? Oui, un peu perdus dans la masse, mais facilement reconnaissables à leur costume traditionnel ; les femmes, en particulier, portent encore un long manteau de couleur foncé maintenu à la taille par une ceinture de tissu rouge. Certaines portent des bottines à la pointe retroussée. Leurs cheveux longs sont noués en deux tresses attachées dans le dos, et sur la tête elles portent parfois une coiffe cylindrique et haute avec une pointe au-dessus de chaque oreille. Pas mal de bijoux, surtout des pendants d’oreille en petites perles qui passent au-dessus de l’oreille, et des colliers de corail et de turquoise. Pal mal, non ?

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