C'est l'histoire d'un couple qui, arrivé dans la quarantaine, s'organise pour partir un an, en congé sabbatique, sac au dos, en Asie.
Petit détail : ceci s'est passé en 92-93 !
Après relecture de Routards & Cie, que Sally avait rédigé à notre retour, nous avons décidé d'en faire un blog d'une durée d'un an en respectant le texte original et sa chronologie afin d'y retrouver les émotions de l'époque.
Les 675 photos, les 65 documents scannés, les 12 dessins, les 125 vidéos et les 95 enregistrements sonores sont d'époque aussi.
Bonne lecture !

Madurai, 30 octobre 1992

Nous rejoignons Tiruchirapalli (Trichy pour les intimes) en bus local. Ici, le temple de Ranganatha Swami, à une dizaine de kilomètres de la ville, est constitué de sept enceintes dominées par des gopurams.


Passé la première porte, on croit pénétrer dans une petite ville animée. Les trois premières enceintes renferment en effet des habitations, des échoppes d’artisans et de nombreuses boutiques vendant des objets rituels, mais aussi des cartes postales ou des paniers en plastique.
Après la quatrième enceinte, le joli temple de Venugopala - oui, un temple dans le temple -, dont les hauts-reliefs représentent des femmes. Elles s’amusent avec un perroquet, jouent du sitar, se regardent dans un miroir avec un déhanchement que je qualifierais de suggestif.


D’une terrasse toute proche, très belle vue sur tous les gopurams du temple.



Maintenant, Madurai. Nous tirons au sort la chambre avec vue sur les gopurams ; Philippe et Martine ont perdu. Depuis le 5e étage, nos fenêtres nous offrent un panorama sur les immenses tours pyramidales du temple de Meenakshi.

Vue depuis notre chambre


[Ci-dessous un extrait sonore enregistré par Sally sur un dictaphone]


Esquisse du temple de Meenakshi depuis notre chambre du Supreme



Oui, mais les gopurams et leurs sculptures colorées sont actuellement en rénovation : depuis six mois ils sont dissimulés sous des échafaudages recouverts d’une carapace de feuilles de palmiers qui a pris une couleur grise. Attention, les travaux doivent durer quatre ans !


Dans le temple, nous retrouvons l’ambiance de Trichy, avec des centaines de tailleurs sous les piliers sculptés. Assis derrière leurs vieilles Singer à pédale, ils confectionnent en un temps record, et pour un prix ridicule, tous les habits que vous désirez. François a soudain besoin d’une tunique, moi d’un pantalon, Martine d’une jupe et d’un caraco, Philippe d’un short. Tout sera prêt le soir même !
A l’intérieur même du temple, je veux dire là où les fidèles viennent prier - et où les non-hindouistes ne peuvent pas toujours pénétrer -, ambiance de piété. A droite, on prie Ganesh en se tapant sur les tempes, à gauche on envoie des boulettes de ghee sur les statues de Shiva et Parvati, dans tous les recoins on fait des offrandes, on se promène, on se repose dans la fraîcheur de la pénombre.


Dehors, au bord du bassin sacré, un jeune marié demande à être photographié avec son épouse. La femme parée de tous ses bijoux, et vêtue d’un sari de soie moirée aurait préféré se faire oublier ; elle sait cependant qu’elle doit maintenant obéissance à son époux et regarde l’objectif d’un œil inquiet. Elle se détend quand on lui demande de poser de dos : l’arrière de sa tête et sa longue tresse sont entièrement piqués de minuscules pétales de fleurs. Combien d’heures de travail pour cette œuvre éphémère ?

Jeunes mariées

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